- GHAB
- GHABGHAB ou RH BPlaine de Syrie où coule l’Oronte moyen, le Ghab ou Rh b est large d’une dizaine de kilomètres, et long, du nord au sud, d’environ 100 kilomètres. Fossé d’effondrement d’une altitude variant entre 175 et 168 mètres, il est encadré à l’ouest par la retombée brutale du djebel Alaouite (1 583 m) et à l’est par le rebord abrupt du djebel Zaouiyé (935 m); il se situe structuralement dans le prolongement des grands effondrements de la Bekaa, du fossé du Jourdain et de la mer Morte, de la mer Rouge et de la Rift Valley africaine. Le Ghab était autrefois prospère: à l’époque hellénistique, les Séleucides y avaient installé leurs haras; la ville d’Apamée, située sur le plateau du djebel Zaouiyé, en était la capitale. Progressivement, la décadence entraîna l’extension considérable des marécages, facilitée par la surélévation de l’Oronte au-dessus de sa plaine. Jusqu’en 1930, le Ghab était une plaine malarienne désolée, occupée en hiver par un immense marécage, où des pêcheurs vivaient dans des huttes misérables; en été, les montagnards descendaient du djebel Alaouite pour pratiquer, sur les terres libérées, de médiocres cultures de sorgho, et les Bédouins y trouvaient des pâturages. Les premiers projets de mise en valeur sont élaborés en 1934-1935 pour y installer les réfugiés assyro-chaldéens d’Irak. Il faut attendre 1954 pour que l’État commence à entreprendre un grand projet d’assainissement (drainage), d’irrigation et de développement de l’infrastructure socio-économique. Plusieurs dizaines de milliers d’hectares sont irrigués (riz, betterave à sucre). Les marécages ont été asséchés. La population est en majorité alaouite, sauf dans les anciennes bourgades (Jisr esh-Sh gur, Qalaat et Moudiq, Cheizar, Acharne) où elle est musulmane sunnite avec une minorité chrétienne. La Syrie a fait du Ghab une zone de développement modèle.
Encyclopédie Universelle. 2012.